Métro – 29 octobre 2012 – page 12
DÉPLACEMENTS
Les élus écologistes appellent à une généralisation de la limitation de vitesse de 50 à 30 km/h dans la capitale. Cette mesure, à laquelle réfléchit la Ville, permettrait selon eux de réduire la pollution et d’améliorer la sécurité.
Les élus écologistes veulent surfer sur la vague de la limitation de vitesse. Alors que le périphérique s’apprête à passer l’an prochain de 80 à 70 km/h, le groupe Europe Ecologie-Les Verts a réclamé vendredi la généralisation de la limitation à 30 km, contre 50 actuellement, dans les rues de la capitale. Une piste sur laquelle planche déjà la mairie de Paris. Sur certains axes, dont les Grand Boulevards, les automobilistes pourraient ainsi être prochainement obligés de ralentir.
« Le centre de Paris, estiment les élus, doit être entièrement limité à 30 km/h. » Ils invoquent notamment des questions de santé, mais aussi de sécurité, rappelant que la limitation à 30 permet « d’agrandir les trottoirs » et de rendre la circulation à vélo « moins dangereuse ». Enfin, disent-ils, la réduction de la vitesse permet de « fluidifier le trafic » et ainsi de limiter les embouteillages.
Une « supercherie »
La semaine dernière, l’opposition municipale UMP a estimé que cette mesure était une « supercherie ». « On ne roule jamais à 50 km/h sur les Grands Boulevards dans la mesure où la vitesse moyenne n’est que de 17 km/h », ont rappelé les élus. « Il ne s’agit là que d’une énième mesure à l’encontre de ceux qui n’ont d’autre choix que de se déplacer en véhicule. »
La mairie de Paris doit présenter, mi-novembre, une batterie de mesures destinées à lutter contre la pollution.
En lisant le journal gratuit « Métro » (cf article ci-joint) on apprend que les élus écologistes de Paris ont réclamé la mise en place du 30 km/h pour l’ensemble des rues de la ville, à la place du 50 km/h actuellement en vigueur.
On ne peut que saluer cette demande qui va dans le bon sens, à savoir celui d’un apaisement de la circulation et d’un meilleur partage de la chaussée entre les différents modes de déplacement. Les gains à court terme à espérer : réduction drastique du bruit, du danger (pour les piétons ou les cyclistes), et finalement possibilité de réappropriation de l’espace par les habitants de Paris.
Les arguments de l’opposition municipale sont particulièrement étonnants ; on pourrait même se demander à quel point ce n’est pas une caricature. Développons :
- Les élus de l’opposition semblent ne pas connaître la différence entre vitesse instantanée et vitesse moyenne. Cela rend leur affirmation particulièrement ridicule : partir de la vitesse moyenne constatée à Paris (17 km/h) pour asséner qu’on ne va jamais à 50 km/h, c’est insulter à la fois l’intelligence du lecteur et les faits.
- Par ailleurs, et c’est là que leur opposition à la proposition des élus écologistes semble totalement contradictoire, c’est que s’ils pensent vraiment qu’on ne roule jamais à 50 km/h à Paris, et qu’on se contente d’une vitesse de 17 km/h, alors en quoi la demande des écologistes les gêne-t-elle ? Si on ne dépasse jamais les 17 km/h, peu importe que la vitesse maximale autorisée soit de 50 ou 30 km/h…
- On notera la rengaine mainte fois réchauffée de la pseudo défense de « ceux qui n’ont d’autre choix que de se déplacer en véhicule ». Rappelons à tout hasard que la demande des écologistes ne concerne pas l’interdiction de rouler en voiture à Paris, mais simplement un abaissement de la vitesse maximale autorisée qui, pour les écologistes, « permet de « fluidifier le trafic » et ainsi de limiter les embouteillages » et qui, pour les élus d’opposition, n’a aucun effet (n’oublions pas que, pour ces gens, puisque la vitesse moyenne est de 17 km/h à Paris, on ne saurait rouler plus vite !)
Profitons de cet article pour souligner le chiffre de 17 km/h avancé : oui, rouler en voiture à Paris n’est pas plus rapide que de rouler en vélo, pour lequel la vitesse moyenne constatée à Paris est de… 17km/h aussi !
Ainsi, si tous ceux qui pouvaient faire du vélo laissaient leur voiture au garage pour pédaler, cela réduirait considérablement les embouteillages et la pollution ; ceux qui ont vraiment besoin de leur voiture pour se déplacer (handicapés, par exemple) pourraient enfin le faire sans se retrouver coincés dans d’interminables bouchons…